Entre 1910 et 1914, Olcott tourne en
Irlande vingt-huit films. Il est encore aujourd'hui,
l'homme qui en a réalisés le plus dans l'île Verte.
Le marché aux frippes à Cork illustré par Emil
Pollak-Ottendorf, publié par Woman Home Companion, décembre 1928, p
15.
Juin 1910, Sidney Olcott débarque à Queenstown (aujourd’hui
Cobh), le port de Cork. Le réalisateur est accompagné de
son actrice fétiche, Gene Gauntier, et de George
Hollister, son caméraman. Les Américains ne sont pas venus
faire du tourisme mais des films. Une première !
Jamais encore une équipe américaine n’avait traversé les
océans pour tourner des films. Une idée de Frank Marion, le
patron de Kalem, toujours à la recherche d’un coup
d’avance sur la concurrence, qui fera fructifier ses
investissements. Pour que le public continue à voir ses
films siglés Kalem, il faut que sa compagnie innove.
Marion préfère les décors naturels aux toiles peintes des
studios. Il choisit des histoires que le cinéma
n'imaginait pas pouvoir adapter des histoires comme Ben Hur. Ensuite,
il envoie une troupe entière passer l’hiver en Floride et
ramener des bandes exotiques sur la guerre de Sécession.
L’étape suivante passe bien sûr par l'étranger. Un jour,
dans son bureau de New York, Marion demande à son
réalisateur vedette où il aimerait tourner. Sans hésiter,
Olcott répond : « En Irlande, le pays de mes
ancêtres. »